La transfusion sanguine est une façon de donner du sang à quelqu’un qui en a besoin. Certaines personnes ont besoin de sang si elles font de l’anémie ou si elles perdent du sang après une chirurgie. La personne qui reçoit du sang est appelée receveur. La personne qui donne du sang est appelée donneur.
Une personne atteinte de cancer peut avoir besoin d’une transfusion sanguine pour différentes raisons. Les cancers qui affectent la moelle osseuse, comme la leucémie, peuvent nuire à la production et à la maturation des cellules sanguines. Cela risque de faire baisser le nombre de cellules sanguines. D’autres cancers, comme les cancers du tube digestif, peuvent causer des saignements susceptibles de provoquer l’anémie. Les cancers qui affectent les organes qui participent au maintien des taux sanguins, comme le rein et la rate, peuvent aussi modifier le nombre de cellules sanguines.
Les traitements du cancer, dont de nombreux agents chimiothérapeutiques, peuvent affecter les cellules sanguines de la moelle osseuse et faire baisser leur nombre. Une radiothérapie administrée à une grande partie du squelette ou aux os du bassin peut affecter la moelle osseuse et engendrer une baisse du nombre de cellules sanguines. Une personne qui a une greffe de cellules souches reçoit de fortes doses de chimiothérapie ou de radiothérapie ou bien des deux. Ces traitements détruisent les cellules qui fabriquent le sang dans la moelle osseuse. Le nombre de cellules sanguines de ces personnes est souvent très bas pendant 10 à 20 jours à la suite de la greffe et elles peuvent avoir besoin de transfusions de produits sanguins.
On peut aussi avoir recours à la transfusion sanguine pour traiter:
Le sang est fait de différentes parties, ou composants. Ces composants sont entre autres le plasma, les globules rouges (GR), les globules blancs (GB) et les plaquettes.
Lors d’une transfusion sanguine, on peut donner le sang total, donc tous ses composants. On peut aussi donner seulement une partie du sang.
Le plasma est la partie liquide du sang qui transporte les cellules sanguines. Il contient de nombreux minéraux et protéines qui aident le sang à coaguler. Il transporte aussi d’autres composants qui soutiennent le système immunitaire.
On peut faire une transfusion de plasma frais congelé aux personnes atteintes de troubles de saignement, de certains types de cancer ou de maladies du foie. On peut aussi faire une transfusion de plasma après une greffe de moelle osseuse ou de cellules souches ou certaines opérations qui engendrent une perte de sang importante.
Il existe 2 types principaux de transfusion de plasma.
Le cryoprécipité est un produit fait de plasma. On l’administre pour remplacer plusieurs facteurs de coagulation sanguine. On peut avoir recours à la transfusion de cryoprécipité si certaines affections réduisent les taux des facteurs de coagulation sanguine. L’hémophilie, par exemple, est caractérisée par l’absence dans le sang du composant appelé facteur VIII. On peut aussi faire une transfusion de cryoprécipité si le taux de fibrinogène est réduit. Le fibrinogène est un composant important du sang qui l’aide à coaguler. Il arrive parfois qu’on administre du cryoprécipité aux personnes atteintes de cancer si elles ont des saignements.
La gammaglobuline est une protéine du sang qui agit comme un anticorps pour défendre le corps contre les infections. On peut extraire la gammaglobuline du plasma. On l’administre parfois aux personnes atteintes de certaines maladies du sang, comme la leucémie lymphoïde chronique (LLC), et dont le taux de gammaglobulines est très bas. Un taux très bas de gammaglobulines peut accroître le risque d’apparition de certaines infections bactériennes ou de saignements.
Les globules rouges (GR) sont fabriqués dans la moelle osseuse. Ils amènent l’oxygène jusqu’aux tissus et en évacuent le dioxyde de carbone. Les GR contiennent de l’hémoglobine, une protéine qui fait circuler l’oxygène et qui donne la couleur rouge au sang.
Une personne dont le nombre de globules rouges est bas (anémie) pourrait avoir besoin d’une transfusion de globules rouges. Un saignement causé par un traumatisme, une chirurgie ou certaines maladies peut causer une baisse du nombre de globules rouges. On fait habituellement une transfusion de GR quand le nombre de GR ou le taux d’hémoglobine de la personne est assez bas pour causer des symptômes comme les étourdissements, la fatigue ou l’essoufflement.
Les globules blancs (GB) aident le corps à combattre les infections et les maladies. On fait rarement des transfusions de GB. On les réserve habituellement pour les personnes dont le nombre de GB est bas (leucopénie, ou neutropénie) et qui sont atteintes d’une infection grave qui ne répond pas aux antibiotiques.
Au lieu de faire une transfusion de GB, les médecins ont souvent recours à des facteurs de croissance. Ces médicaments aident le corps à fabriquer ses propres globules blancs. Différents types de facteurs de croissance aident le corps à fabriquer différents types de globules blancs. Les facteurs de stimulation des colonies de granulocytes (G-CSF) aident le corps à fabriquer des granulocytes. Les facteurs de stimulation des colonies de granulocytes et de macrophages (GM-CSF) aident le corps à fabriquer des granulocytes et des macrophages. Le filgrastim (Neupogen) et le pegfilgrastim (Neulasta) sont des exemples de G-CSF. Le sargramostim (Leukine) est un exemple de GM-CSF.
Les plaquettes aident le sang à coaguler. Si le nombre de plaquettes est bas, on parle de thrombocytopénie.
Une transfusion de plaquettes peut être nécessaire si la moelle osseuse ne fabrique pas suffisamment de plaquettes à cause du cancer ou de son traitement. On y a recours pour corriger un taux trop bas de plaquettes ou s’il y a un risque de saignement provoqué par une chirurgie ou d’autres interventions. Il arrive parfois que les transfusions de plaquettes ne soient pas nécessaires si le nombre de plaquettes est bas mais qu’il n’y a pas de signe de saignement.
Les produits sanguins utilisés lors des transfusions sont traités de façon particulière afin de les rendre sûrs et d’essayer de prévenir des réactions.
L’antigène d’histocompatibilité (HLA) est une protéine présente à la surface des GB et des plaquettes. On détermine le typage des antigènes d’histocompatibilité avant une transfusion sanguine afin de s’assurer que le sang du donneur est compatible avec le sang du receveur. Les produits sanguins compatibles par typage HLA sont prélevés chez un seul donneur plutôt que chez plusieurs donneurs.
On peut traiter les produits sanguins par radiation avant de les transfuser. La radiation n’affecte pas les globules rouges ni les plaquettes, mais elle empêche les GB d’agir. Les GB font partie de la réaction immunitaire. Quand ils ne fonctionnent pas correctement, le risque de fièvre et de frissons est plus faible. La probabilité que le receveur ait une réaction à la transfusion est également plus faible.
Il se peut qu’on ait recours à des filtres sanguins spéciaux lorsqu’on recueille ou qu’on transfuse un produit sanguin pour aider à en retirer les GB. Ce processus est appelé réduction leucocytaire.
La transfusion sanguine se déroule en plusieurs étapes.
Si vous avez besoin d’une transfusion sanguine, on vous fera un prélèvement de sang afin de déterminer votre groupe sanguin et votre facteur Rhésus (Rh). Il existe 4 types sanguins: A, B, AB et O. Le facteur Rh est un antigène présent à la surface de certains globules rouges. Si on observe le facteur Rh, on dit que le type sanguin est Rh positif. Si on n’observe pas le facteur Rh, on dit que le type sanguin est Rh négatif.
L’équipe de soins de santé prend des précautions avant de faire une transfusion afin de prévenir une réaction au produit sanguin. Elle fait une épreuve de compatibilité croisée pour vérifier si le sang du donneur s’adapte à, ou est compatible avec, celui du donneur. L’équipe de soins examine très attentivement le produit sanguin afin de s’assurer qu’on administre du sang du bon groupe à la bonne personne.
Avant la transfusion, on peut vous donner de l’acétaminophène (Tylenol, Atasol) et des antihistamines comme la diphénhydramine (Benadryl). Ces médicaments aident à prévenir les réactions.
Une fois qu’on s’est assuré que le sang est bien compatible, on fait la transfusion.
On peut appliquer une crème spéciale appelée EMLA sur la région où l’aiguille sera introduite dans la peau afin de l’engourdir. On insère ensuite l’aiguille intraveineuse (IV) fixée à un tube (cathéter) dans une veine de votre main ou de votre bras. Vous ressentirez une piqûre ou un pincement. On fixe soigneusement l’IV en place à l’aide d’un ruban adhésif.
On suspend sur un support un sac de sang ou de produits sanguins spécialement choisis et compatibles et on insère le cathéter dans le sac. Le sang circule du sac, par l’IV, jusqu’à vos vaisseaux sanguins. La plupart du temps, personne ne ressent d’inconfort lorsqu’il reçoit le sang. Le sang est réfrigéré, alors il peut sembler un peu froid.
Pendant la transfusion, l’infirmière surveille votre température, votre pression artérielle et votre fréquence cardiaque. Elle observe aussi l’apparition d’une éruption cutanée ou de tout signe de réaction allergique.
La transfusion dure habituellement de 2 à 4 heures selon la quantité de sang nécessaire.
L’équipe de soins fait habituellement des analyses sanguines après la transfusion afin de vérifier le nombre de vos cellules sanguines et votre réaction à la transfusion. Elle vous donnera d’autres directives à suivre au besoin, dont vous reposer.
Recevoir une transfusion sanguine est habituellement une intervention absolument sans danger et les avantages surpassent largement les risques possibles. L’adulte ou l’enfant qui a déjà reçu plusieurs transfusions peut être plus susceptible de réagir aux produits sanguins.
Les effets secondaires suivants peuvent se produire quand on a recours à la transfusion sanguine.
La fièvre peut apparaître après une transfusion sanguine. Les frissons, le mal de tête ou la nausée sont susceptibles d’accompagner la fièvre. Ces symptômes peuvent être causés par une réaction du système immunitaire du receveur aux cellules du sang du donneur. Quand c’est le cas, les médecins peuvent cesser la transfusion et administrer un médicament qui fait baisser la fièvre. Lorsque la température revient à la normale, on reprend habituellement la transfusion.
Des réactions allergiques peuvent se produire pendant une transfusion sanguine si le système immunitaire du receveur réagit aux protéines du sang du donneur. Ce sont entre autres l’urticaire ou les démangeaisons. Dans de rares cas, la transfusion sanguine peut causer l’anaphylaxie, c’est-à-dire une réaction allergique grave qui met parfois la vie en danger.
Si une réaction allergique se produit, on cesse la transfusion et on administre des médicaments contre les allergies, dont des antihistaminiques et des stéroïdes. Si la réaction est légère, on peut reprendre la transfusion. Si la réaction est plus grave, l’équipe de soins peut effectuer d’autres démarches avant de reprendre la transfusion.
Il se produit parfois des réactions hémolytiques lorsque le groupe sanguin du donneur et du receveur ne sont pas compatibles. Les anticorps du receveur s’attaquent aux globules rouges transfusés et les détruisent (hémolyse). Quand ils se détruisent, ils libèrent des substances nocives dans le sang. Le receveur peut alors faire de la fièvre ou avoir des frissons ou une douleur au thorax et dans le bas du dos. Cette réaction hémolytique peut être légère ou plus grave. Si elle est grave, elle risque d’affecter les reins et même d’entraîner la mort.
Le TRALI est une réaction du système immunitaire à des substances présentes dans le sang transfusé. Cette réaction affecte le tissu pulmonaire et provoque une enflure des poumons, ou œdème pulmonaire. Le TRALI peut être immédiat, c’est-à-dire qu’il se produit tout de suite. Il peut aussi être différé, c’est-à-dire qu’il apparaît quelque temps après une transfusion sanguine.
Le TRALI est une complication rare mais dangereuse qui provoque une difficulté respiratoire. Le traitement peut comporter l’administration d’oxygène. On peut brancher certaines personnes à un ventilateur pour les aider à respirer.
La réaction du greffon contre l’hôte (GVH) se produit quand les globules blancs du sang du donneur considèrent les cellules du receveur comme des étrangères et commencent à les détruire. Cette réaction peut causer des dommages à la peau, à l’intestin et au foie. Aucun traitement spécifique n’existe pour cette complication. Traiter le sang ou les produits sanguins par radiation empêche les GB d’agir et aide à prévenir cette complication.
La réserve de sang au Canada est extrêmement sûre puisqu’on vérifie si le sang contient des organismes infectieux et les donneurs potentiels sont soumis à des tests de dépistage faits avec soin. Le risque de contracter une maladie infectieuse par le biais d’une transfusion sanguine est très faible. Ce sont entre autres les maladies causées par les bactéries, les parasites et les virus comme le virus de l’hépatite et le cytomégalovirus (CMV), un type d’herpès qui peut affecter différents organes. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui cause le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), peut aussi être transmis par le sang.
Il y a surcharge circulatoire lorsque l’appareil circulatoire du receveur contient trop de sang ou de produits sanguins. Elle peut causer une détresse respiratoire et l’insuffisance cardiaque. La surcharge circulatoire est plus susceptible d’affecter les nourrissons, les personnes âgées de plus de 60 ans et celles qui font de l’anémie ou qui ont des problèmes cardiaques depuis longtemps. On la traite habituellement en cessant la transfusion et en administrant de l’oxygène ainsi qu’un médicament pour réduire le volume plasmatique.
L’embolie gazeuse, c’est l’obstruction d’un vaisseau sanguin par une bulle d’air. Cela peut se produire quand une bulle d’air entre dans le vaisseau sanguin pendant une transfusion sanguine. Si l’air atteint le cœur, ce dernier ne parvient pas à pomper correctement pour faire circuler le sang. Le traitement comprend des mesures de soutien, comme l’oxygène, le ventilateur mécanique, des médicaments pour aider à maintenir la circulation et le retrait de la bulle d’air.
L’hypotension, c’est la diminution de la tension artérielle. Elle peut baisser soudainement et rapidement peu après qu’on ait commencé la transfusion sanguine. Remarquer tôt l’hypotension, cesser la transfusion et traiter les symptômes permet habituellement de ramener la pression artérielle à la normale.
Le fer est présent dans les globules rouges. Il peut s’accumuler après de nombreuses transfusions sanguines. Une trop grande quantité de fer peut endommager le cœur, le foie et les organes endocriniens comme l’hypophyse, le pancréas, les ovaires et les testicules. On traite habituellement la surcharge en fer avec un agent chélateur. L’agent chélateur se lie au fer et le rend soluble dans l’eau afin que le corps puisse plus facilement le décomposer et l’évacuer par l’urine.
Il arrive parfois que des antigènes plaquettaires présents dans le don de sang détruisent les plaquettes du sang du receveur. Si le nombre de plaquettes est grandement réduit, il peut y avoir un saignement anormal. Quand les vaisseaux sanguins sous la peau sont endommagés, des plaques violacées appelées purpura peuvent apparaître. Le purpura post-transfusionnel est une réaction différée du système immunitaire qui peut se produire de 5 à 10 jours après une transfusion sanguine. On prévient cette complication en transfusant du sang qui ne contient pas d’antigènes plaquettaires.
Des changements métaboliques peuvent se manifester quand la transfusion est massive ou rapide. Ce sont entre autres la toxicité du citrate, une baisse de la température corporelle et une hausse du taux de potassium dans le sang.
On ajoute du citrate de sodium au sang lorsqu’on fait le prélèvement. Cette substance chimique empêche le sang de coaguler dans le sac de transfusion. Le foie parvient habituellement à métaboliser le citrate de sodium. Mais quand de grandes quantités de sang sont transfusées, le citrate peut devenir toxique. Les taux de calcium et de magnésium risquent alors de baisser.
L’hypothermie, c’est la baisse de la température corporelle. Elle peut se produire quand de grandes quantités de sang froid sont transfusées rapidement. On peut prévenir l’hypothermie en ralentissant le débit de la transfusion ou en réchauffant le sang avant de le transfuser.
L’hyperkaliémie, c’est la hausse du taux de potassium dans le sang. Elle peut être causée par une transfusion rapide ou massive, en particulier chez le nourrisson. L’équipe de soins de santé surveille le receveur attentivement et cesse la transfusion si l’hyperkaliémie se produit.
Préparer un enfant à un test ou à un traitement peut réduire son anxiété, accroître sa collaboration et l’aider à développer des habiletés d’adaptation. La préparation comprend l’explication de ce qui va se passer pendant l’examen, dont ce qu’il verra, ressentira et entendra.
La préparation à une transfusion sanguine dépend de l’âge et de l’expérience de l’enfant. Apprenez-en davantage sur la façon d’
aider votre enfant à faire face aux tests et au traitement.